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Journée de la qualité de l’air : les bons gestes à adopter

 

La journée nationale de la qualité de l’air a eu lieue le 14 octobre 2022. Un enjeu d’autant plus important sur notre territoire, puisque sa mauvaise qualité est responsable de 48 000 décès chaque année dans notre pays, et 300 000 en Europe.

Si dans l’ensemble en Europe, les émissions de polluants ont baissé ces dernières années, depuis la mise en place de la législation européenne qui fixe des seuils de qualité de l’air pour certains polluants atmosphériques, en France, nous sommes plutôt mauvais élèves par rapport à nos voisins européens (voir ci-dessous).

9 pays sur 28, dont la France, font l’objet de dépassements des seuils réglementaires, pour les PM10, le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3), alors même que selon l’Organisation mondiale de la santé, ces seuils ne seraient même pas suffisants pour préserver la santé.

Pour rappel :

  • Les PM10 sont les particules en suspension de diamètre inférieur à 10 µm, principalement issues du chauffage au bois et des feux de déchets verts, ainsi que de l’industrie, de la construction et des cultures
  • Le dioxyde d’azote (NO2) est principalement issu du trafic routier
  • L’ozone (O3), en tant que polluant, est à différencier de l’ozone en haute altitude, qui nous protège des rayons ultraviolets. L’ozone qui est mauvais pour notre santé est celui que l’on est amené à respirer parce qu’il se forme à moins de 10 km du sol et est généré par réactions chimiques à partir de divers polluants gazeux, comme les oxydes d’azote ou composés organiques volatils.

Plusieurs facteurs contribuent à ce qu’une personne devienne allergique, et rappelons que l’on peut devenir allergique et asthmatique à tout âge. En premier lieu, il y a un terrain génétique puisque si l’on a un parent allergique, on a un risque sur deux d’être soi-même allergique, et si les deux parents ont la même allergie, le risque monte à 80% pour les enfants. Un microbiote altéré a également tendance à laisser davantage passer les allergènes provoquant une augmentation du risque d’allergie alimentaire.

En ce qui concerne l’environnement respiratoire, on sait que si les allergènes dans l’air, que ce soient les acariens, les pollens ou les poils d’animaux, sont portés par des molécules de pollution, de type PM10, par exemple, les allergènes vont pénétrer plus loin dans le corps, seront donc plus facilement « présentés » aux cellules qui reconnaissent les allergènes et que cela risque d’augmenter la manifestation de l’allergie. On sait aussi que les polluants font « exploser » les grains de pollens, qui se fractionnent en particules plus fines. Ainsi, les pollens, au lieu d’être piégés dans le mucus nasal, vont pénétrer plus loin dans l’arbre bronchique et provoquer plus facilement de l’asthme et induire de l’allergie.

Les individus ne sont pas à proprement parler allergiques aux polluants, le problème est surtout que ces derniers potentialisent le risque d’allergies.

Ce phénomène de potentialisation des allergènes à cause des polluants touche autant les villes que les campagnes ?

Oui, ce processus est aussi vrai avec les polluants des villes, notamment issus du trafic routier, que les polluants des champs au travers des pesticides, qui vont tous faire le lit de l’allergénicité et des réactions allergiques. C’est un leurre de croire qu’à la campagne, les populations sont préservées par la nature. Vivre au milieu de vignes traitées aux pesticides est réellement un risque pour la santé, non seulement les troubles respiratoires, mais également endocriniens, cardiovasculaires, etc. Les populations rurales sont aussi, voire parfois plus exposées à la pollution que celles vivant dans les grandes villes.

On parle de 48 000 décès par an dus à la mauvaise qualité de l’air. En réalité, de quoi meurt-on quand on meurt d’une exposition à des polluants ?

On meurt, par exemple, d’exacerbation de BPCO (la bronchopneumopathie chronique obstructive) et d’insuffisance respiratoire, c’est à dire des gens qui sont déjà malades par ailleurs et ont une augmentation des risques jusqu’à devenir fatale. Il y a aussi, chez les personnes âgées, un risque accru des infections pulmonaires.

Mais on meurt également de maladies qui ne sont pas respiratoires, comme de maladies cardiovasculaires. On sait, en effet, que les particules de pollution les plus fines pénètrent parfois tellement loin qu’elles se retrouvent dans les vaisseaux sanguins et augmentent ainsi les troubles cardiovasculaires.

Il y a également des cancers, notamment du poumon, probablement liés, en partie au moins, à la pollution, puisque les cancers du poumon ne concernent pas uniquement des personnes exposées au tabac.

Que peut-on faire pour limiter les risques ?

On peut par exemple :

  • Éviter de faire du sport en plein air un jour de pic de pollution car lorsque l’on fait du sport on hyperventile, c’est-à-dire que l’on respire plus de litres d’air qu’au repos et on respire donc plus de polluants. Finalement, alors que le sport est bénéfique pour la santé, dans un tel cas, il devient contre-productif. Ceci est d’autant plus vrai pour les personnes les plus fragiles, comme les femmes enceintes, les enfants, les personnes souffrant de troubles cardiovasculaires, insuffisantes cardiaques ou respiratoires, les personnes asthmatiques, etc. ;
  • Faire attention chez soi aux moisissures si l’on a de l’humidité, ainsi qu’aux acariens et surveiller les alertes aux pollens dans sa ville, car ces 3 allergènes sont très asthmogènes ;
  • Si l’on a un terrain allergique, mais évidemment c’est également vrai pour tout le monde, éviter d’habiter ou de travailler à moins de 500 mètres d’une voie de trafic rapide qui est un gros pourvoyeur de pollution ;
  • A la campagne, se méfier des champs alentours s’ils sont traités aux pesticides. Tenter de demander quand ont lieu les épandages. Il serait d’ailleurs très intéressant que ce type d’informations soient rendues publiques, avec des cartes et calendriers des épandages ;
  • Penser à la pollution de l’air intérieur, notamment quand on fait des travaux ou que l’on achète certains meubles neufs qui dégagent la plupart du temps, et parfois pour très longtemps, des composés organiques volatils (COV). A surveiller encore plus dans la chambre des enfants.

La santé mentale et le cancer du sein également concernés par la pollution atmosphérique

Une étude, menée durant 11 ans aux urgences psychiatriques dans le Val-de-Marne, a montré qu’en périodes de pics de pollution aux microparticules, les consultations aux urgences pour troubles psychotiques sont environ 7 fois plus élevées.

Une autre étude très récente, conduite par le Centre Léon Bérard à Lyon, met en lumière une association entre une augmentation significative du risque de cancer du sein et l’exposition cumulée au BaP (benzo[a]pyrène) atmosphérique.

 


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A propos de cet article dont la source est «france-assos-sante.org»

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